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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— C’est épouvantable !…

— Mais je compte aujourd’hui même, déclare Telcide, exposer mes doléances à M. le Grand Doyen Respectueusement, je lui demanderai de renvoyer tous les enfants de chœur. Il y a parmi eux de véritables bandits !… Et s’il refuse…

— S’il refuse ?

Mme Clémentine Chotard se penche, inquiète de ce que va lui révéler la redoutable demoiselle. Celle-ci ne s’est-elle pas arrêtée pour donner plus de force à son affirmation ?

— S’il refuse… ma bonne Jeanne, vous donnerez votre démission de directrice du chœur de chant.

— Oh ! oh ! proteste aussitôt la malheureuse sacrifiée en joignant saintement, les mains. Que deviendrait M. le Grand Doyen sans sa directrice du chœur de chant ? Rosalie pourrait plutôt donner sa démission de directrice de l’atelier d’ornements d’église…

Mais Rosalie ne l’entend pas ainsi :

— C’est impossible !… absolument impossible !… L’autre jour encore, M. le second vicaire m’a dit : « Sans vous, mademoiselle Rosalie, que deviendrait notre bel atelier si prospère ? Vous en êtes l’âme pieuse et inspirée !… »

Telcide, avec un air dédaigneux, prononce :

— Oh ! M. le second vicaire !

Ce qui amène aussitôt une protestation de Mlle Clé- mentine Chotard :

— Pardon ! je ne partage pas votre opinion. J’estime que M. le second vicaire est un homme parfait, qui comprend les choses et qui sait les juger. Je le préfère beaucoup à son collègue…

— Qu’est-ce que vous a donc fait celui-ci, ose demander Rosalie, pour que vous soyez si dure à son égard ?

— Ce qu’il m’a fait ?… Oui… Je vais vous le dire… Je l’avais choisi comme confesseur… Eh bien ! chaque fois que je me suis approchée du tribunal de la miséricorde, il m’a ordonné comme pénitence de dire trois Pater et trois Ave… À mon âge !… Une pénitence d’enfant de première communion !… N’est-ce pas dérisoire ? Figurez-vous qu’il se refusait à écouter mes