Page:Acremant - Ces Dames aux chapeaux vert, 1922.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée
244
CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Tout est fini, n’est-ce pas ? Ces deux demoiselles, qui reviennent de porter la réponse officielle d’Arlette à M. de Fleurville, croient que M. Ulysse parle d’Eugène Duthoit. — En effet ! répond Marie. — Tout est fini ! répète Telcide. — Et c’est irrévocable ? murmure péniblement M. Hyacinthe, avec la mine du condamné à mort qui s’inquiète de son pourvoi. — Absolument irrévocable ! prononce en souriant Marie. — Oh ! Le professeur prononce les « oh » ! comme d’autres donnent des coups de gong... — Je comprends votre chagrin, intervient Telcide. C’est celui d’un homme de cœur. Mais il ne faut pas non plus exagérer votre douleur. Au fond, ce qui vous arrive n’est pas si grave. Prenez-en votre parti... — Ce n’est pas si facile. — Allons donc... Chaque fois que vous penserez à ce petit désagrément, n’hésitez pas, venez nous voir et embrasser Marie. Il n’y a rien de tel pour panser une blessure.,. — Que je vienne embrasser ? M. Hyacinthe roule des yeux effarés. Ce qu’il entend l’abasourdit. — Mais oui, continua Telcide... Dorénavant il ne doit plus y avoir pour vous d'autre remède... Un baiser, ça guérit tout... — Non, non. riposte le professeur dignement... Je respecte trop Mlle Marie pour l’embrasser ainsi. Je m’étonne d’ailleurs que ce soit vous, Mlle Telcide, qui osiez me faire cette proposition... Je la trouve... Je la trouve... Je la trouve inconvenante. Telcide et Marie se lèvent également furieuses. Mais le quiproquo prend fin, le nom d’Eugène Duthoit ayant été par hasard prononcé par ces demoiselles, M. Hyacinthe se confond alors en excuses. Il pleure, il rit. Comme réparation, il veut aussitôt embrasser sa fiancée. Mais il est si troublé qu’il embrasse à sa place Telcide en lui bafouillant dans l’oreille : « Ma petite enfant, je vous aime... »