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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

doléances. Pour ma part, je me désintéresse depuis longtemps de ces questions d’économie domestique... A son tour elle sourit d’un sourire qui agace M. de Fleurville parce que celui-ci n’en comprend pas du tout la signification...

Jeanne, avec sa brutalité coutumière, prononce :

— Il y a la nochère !

Cette phrase tombe dans le salon comme une pierre dans la mare aux grenouilles. Mais loin de s’effaroucher, au contraire, tout le monde rit. Même Telcide, qui est d’excellente humeur depuis qu’elle a découvert son ingénieuse riposte :

— Je me suis permis, intervient Marie pour qu’on ne lui retire point sa part du succès, de dire à mes sœurs que vous aviez bien voulu me promettre...

— Certainement. C’est une chose entendue. Les ouvriers viendront quand il vous plaira. Est-ce que vous permettez que je me rende compte de l’importance des travaux qu’il y aura à effectuer ?... Jacques, dès son entrée dans le couloir, a aperçu Arlette au fond du jardin. Il est pressé de l’y rejoindre.

— Rien n’est plus facile. Vous verrez que la pluie, en coulant, trace de longues lignes noires sur le mur...

Telcide, se faisant grande dame, mène ces messieurs dans la cour. Arlette s’y trouve comme par hasard. Il n’y a pas besoin de présentation. M. de Fleurville se dirige vers elle :

— Mademoiselle, mon fils m’avait si souvent parlé de vous que je croyais vous connaître sans vous avoir jamais vue. Ses éloges, que j’estimais excessifs, me paraissent maintenant avoir été au-dessous de la vérité...

— Oh ! Arlette est une jeune fille très simple ! lance perfidement Telcide.

— Eh ! mais... c’est son mérite... La simplicité est la chose du monde la plus difficile à porter... Elle suppose tant de qualités naturelles...

— La nochère est de ce côté, signale Jeanne qui prend la tête du mouvement.

— Nous vous suivons...