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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

pauvre petite est couchée avec une forte fièvre... Si Marie nétait tout entière absorbée par l’invention de son boniment, elle observerait la physionomie brusquement attristée de Jacques de Fleurville. Rien que dans son regard soucieux, elle lirait qu’Arlette n’a point tort de lui garder sa confiance.

— Vous ne pouvez vous imaginer, mademoiselle, combien je suis affecté d’apprendre que votre cousine est ainsi malade. Vous voudrez bien lui transmettre les souhaits les plus sincères que je forme pour sa guérison, rapide et complète. D’ailleurs, si demain elle était assez rétablie pour quitter sa chambre, je les lui exprimerais de vive voix...

— Comment ?

— Pour la « nochère », je demanderai à mon père d’aller jusque chez vous demain après déjeuner. Je l’accompagnerai...

— Ne doutez pas qu’Arlette soit ravie de vous voir... La visite terminée, Marie est pressée d’annoncer à sa petite cousine la grande nouvelle. Jamais elle n’a marché si vite. Elle court presque, si bien que, dans l’enclos, peu habitué à de telles vitesses, son arrivée soudaine fait s’envoler des troupes de pigeons en débandade.