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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

Il se penche à son oreille et lui dit : — Tu exagères, Eugène... — Comment, mon oncle ? — Tu vas trop loin... — Mais c’est une des allusions... — Les allusions ne sont permises qu’à la condition... de n’être pas comprises... — Ah ! j’ignorais... — Tu ignores bien des choses... Ainsi tu ne sais pas que ton train part dans quarante minutes. Si tu ne veux pas le manquer, il est urgent que tu te rendes à la gare... — Mesdemoiselles je suis confus. Il me faut vous quitter. Dans cette maison j’étais à Capoue. Je dois m’arracher à ses délices. Mais je reviendrai... Telcide le conduit jusqu’à la porte pour qu’il sache bien jusqu’à quel point il l’a conquise : — Votre neveu est un jeune homme exquis, déclare-t-elle ensuite à M. Hyacinthe, Il a toutes les qualités... — Oh ! répond le professeur, décidé à brusquer les choses et le faisant avec une lourdeur maladroite. Il a aussi de grands défauts. — Je ne partage pas votre avis. — Je ne l’avais pas vu depuis longtemps. Je l’ai trouvé fort changé. Malheureusement pas à son avantage ! ... — Il a beaucoup de talent ! Son poème... — Entre nous, il ne valait pas cher... — Mais je l’ai apprécié. — Cette manière de vous appeler Tel ! Tel ? cide ! cide !... Pourquoi pas : Zim ! Zim ! boum ! boum !... C’est un manque absolu de respect... Pauvre Eugène ! Ce n’est pas la délicatesse et le tact qui l’étoufferont ! ... — il est très séduisant ! — Peuh ! sa barbichette lui donne un faux air de Méphisto. Je comprends que ses élèves se moquent de lui. D’ailleurs ses collègues lui reprochent d’avoir mauvais caractère. Ses supérieurs prétendent que sa réputation est surfaite... On imagine avec quel intérêt passionnant Arlette