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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

CHAPITRE V Dès que les cloches ont annoncé les vêpres, M. le Grand Doyen a pris congé. Mais les autres convives sont demeurés à table. Il n’y a pas de bon dîner en Artois qui ne dure au moins quatre heures ! Lorsque Telcide décide que le moment est venu de prendre l’air, elle invite M. Hyacinthe à offrir le bras à Marie pour passer au jardin. Le professeur, la figure rouge, boursouflée, semble très malheureux. Il souffre atrocement de ses bottines neuves. Sa grande frayeur est que sa fiancée s’en aperçoive. Elle le trouverait ridicule. Mais Marie ne s’en rend aucun compte pour cette bonne raison qu’elle aussi souffre d’avoir la cheville trop serrée... Eugène Duthoit se tourne vers Arlette : — Voulez-vous m’accorder l’honneur d’être votre cavalier ? Elle lui répond sèchement : — Non, merci... Soyez plutôt celui de la maîtresse de céans. Elle ne vous quitte pas des yeux... Le bon jeune homme s’empresse. Il est accueilli joyeusement par Telcide, heureuse de pouvoir lui parler un peu intimement : — Si notre maison, cher monsieur, ne vous a pas paru trop déplaisante, j’espère que nous aurons le plaisir de vous revoir souvent ? — Tout l’honneur sera pour moi... — Je compte, le jour du mariage, vous mettre dans le cortège avec notre jeune cousine. Qu’en pensez-vous ? — C’est un choix excellent ! — Elle est très gracieuse, n’est-ce pas ? et fort instruite...