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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Oh ! monsieur Hyacinthe !

— M’entretenir de certaines choses importantes… Je les ai attendues… Je n’ai rien vu venir…

— Oh ! mon pauvre ami, je suis désolée… Il y a eu erreur… Vous auriez pu rester dans la même situation pendant cent ans et vous accuser réciproquement d’indifférence… J’avais dit à ma cousine que c’était vous, qui aviez une communication urgente à lui adresser…

— Je ne saisis pas nettement…

— Ça n’a aucune importance…

— Pourquoi ?

— Parce que vous êtes un homme capable de réparer…

— Je l’ai donc vexée ?… Je suis un misérable… Je suis indigne d’elle…

— Ne vous emballez pas… Voyons… Tout s’arrange !

— Je suis si flatté qu’elle ait de l’inclination pour moi… Elle est si bien élevée…

— Oui… oui… C’est « une jeune fille bien comme il faut », bien comme il vous faut… Aussi plus de paroles, des actes !… De l’audace, monsieur Hyacinthe, encore de l’audace, toujours de l’audace, comme disait mon vieil ami Danton…

— Votre vieil ami ?

— Dimanche prochain, après les vêpres, vous revêtirez votre plus belle redingote…

— Je n’en ai qu’une…

— Vous prendrez votre plus beau chapeau haut de forme…

— Je n’en ai qu’un…

— Et vous viendrez frapper à la porte de ces demoiselles Davernis… Vous frapperez et Ernestine vous ouvrira… Ne vous inquiétez pas… C’est la bonne !… Vous lui direz : « Je vous prie de demander à Mlle Telcide Davernis si elle veut bien me faire l’honneur de me recevoir ?… »

— Parfait ! Et ensuite ?

— Ensuite vous entrerez dans le salon. Telcide, majestueuse, vous dira : « Prenez la peine de vous asseoir, monsieur. » Vous obéirez ou vous n’obéirez pas. C’est ad libitum. Il y a les deux écoles !