Page:Acremant - Ces Dames aux chapeaux vert, 1922.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée
152
CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

tinguer Arlette au travers des fenêtres. Rosalie marche derrière elle, les bras ballants, car elle se méfie des roseaux glissants. Jeanne porte une bannière très lourde. L’encoche de cuir lui écrase le ventre.

Quand à Marie, elle appartient à un groupe et tire un des cordons de la crèche de l’enfant Jésus.

Devant la maison, elle aperçoit M. Hyacinthe et rougit. Peut-être la salue-t-il ! Elle incline la tête… Toujours est-il que cela donne à Arlette une idée…

Comme maintenant défile la foule anonyme des membres des chapitres et des congrégations, qui précèdent le Saint-Sacrement, elle se penche vers le professeur et lui dit :

— Monsieur Hyacinthe, ma cousine Marie m’a priée de vous informer qu’elle vous attendra demain, après le salut, dans le second angle de la cathédrale, au dehors bien entendu — près de l’abside à droite… Elle désire vous parler.

— Est-ce possible ? C’est trop de joie !… J’y serai…

— À droite de l’abside… ne confondez pas surtout… Je vous dis à droite…

— Oui, oui…

Le Saint-Sacrement va passer. Le chanoine, avec son claquoir, ordonne aux fidèles de se mettre à genoux. M. le Grand Doyen, vêtue d’une chasuble rutilante de rayons et de flammes d’or, porte sous un dais à pompons blancs l’ostensoir éblouissant de gemmes.

Dans la demi-obscurité du salon, Arlette s’agenouille en murmurant : « Pardonnez-moi, Seigneur, pardonnez-moi ces deux rendez-vous, mais accordez-moi surtout qu’il réussissent… »