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CHAPITRE VII


Sur la scène, une table est maintenant installée, qu’on surcharge de lots, les premiers qui doivent être tirés. Le président de la Jeunesse catholique dirige l’organisation. Il tient un grand sac de calicot à carreaux bleus et blancs et s’avance jusqu’à la rampe plate-bande :

— Mesdames et messieurs, nous demandons une main innocente pour tirer les numéros gagnants…

Dans la salle, ce n’est qu’un cri ! « Moi ! Moi ! » La situation serait sans issue si M. le Grand Doyen, de sa propre autorité, ne faisait monter sur la scène une orpheline de cinq ans. La pauvre petite est si intimidée par toute cette foule, qu’elle éclate en sanglots. On essaye de la consoler. Mais elle cache dans son coude sa figure mouillée. On n’en peut rien tirer. On la remplace par une autre, qui rit comme une folle, et qui ne cessera pas de rire pour tout et pour rien…

Le public applaudit la désolation de la première comme la gaieté de la seconde. Il applaudit tout le temps, ce bon public !

— Mesdames et messieurs, recommence le président en agitant une sonnette, nous allons procéder maintenant au tirage de la tombola.

— Bravo ! bravo !

— Mais auparavant…

— Chut ! chut ! écoutez le président…

— Il nous reste à placer une cinquantaine de billets. Ce sont les meilleurs. Nous les offrons aux enchères… Pour activer la vente, nous les présentons deux par deux. Nous ne les détaillerons pas.