Sur la scène, s’avance un chanteur, qui a l’air tout réjoui d’y être :
— Je vais vous chanter mon grand succès : L’Angélus de la mer, annonce-t-il.
Sa voix est jolie, mais Arlette remarque qu’il a les mains rouges et de grosses bottines.
Pendant ce temps, M. Hyacinthe est dans le ravissement. Il regarde Marie et il pense :
— Elle est toujours belle !
Il s’arrange pour que, sur ses lèvres, un sourire demeure en permanence. Ainsi elle pourra se retourner. Elle trouvera toujours sa physionomie satisfaite et heureuse. Il ne doute pas qu’elle n’apprécie infiniment la délicatesse de ce procédé. Il sourit donc aux anges.
— Pauvres marins, perdus en mer ! déclare tout haut Rosalie dont l’âme s’apitoie à la moindre romance sentimentale…
— Si j’avais été un homme, confie Mlle Chotard à Caroline Lerouge, j’aurais aimé être marin.
Telcide et Rosalie pleurent d’attendrissement. M. Hyacinthe sourit toujours. Mais, après que le chanteur a répété trois fois : C’est l’Angélus, de peur sans doute que l’auditoire ne l’ait pas entendu, lorsque Marie se retourne, la fatigue a changé le sourire du professeur en une grimace piteuse.
On fait une ovation à l’artiste. On trépigne, on applaudit des pieds et des mains. M. Hyacinthe demeure immobile. Ses bras sont trop courts pour se joindre par de la la valise :
— Vous n’applaudissez pas ! lui dit Marie.
— Oh ! si… Je veux bien…
Il pousse son sac dans les reins du chanoine qui est devant lui et claque des mains bruyamment, juste au moment où la foule se tait. Rien entendu, on le regarde pour cette manifestation intempestive. Il rougit d’autant