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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

Son caractère est charmant. Je l’aime infiniment…

Après un temps et un soupir, elle ajoute :

— C’est triste que sa mère lui ait gâché les plus belles années de sa vie…

— Ah ! sa mère ?…

— Oui… Mme Davernis n’agissait jamais qu’à sa guise. Elle était si jalouse de son autorité que ses filles pouvaient être demandées au mariage, elle répondait « non », sans même les consulter…

— Est-ce possible !

— Ma cousine Marie en a beaucoup souffert, car, paraît-il, on a fréquemment sollicité sa main. Elle n’en a jamais rien su… Mais je vous fais là des confidences, monsieur Hyacinthe… Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout cela… C’est votre faute !

— Ma faute ?

— Oui… Vous avez une de ces façons d’interroger les gens !

— Ah ! vous trouvez ?

— Vous auriez dû être juge d’instruction… Mais cette fois, je vous quitte… J’espère que vous assisterez à notre tombola… Je m’arrangerai pour que nous formions un petit groupe sympathique avec mes cousines…

Elle lui tend une main qu’il serre dans ses grosses pattes. Il voudrait dire quelque chose pour remercier. Mais il ne trouve rien. Il est extrêmement troublé. Arlette achève en lui disant :

— Une recommandation : Vous ne répéterez surtout pas à ma cousine Marie que les professeurs ne sont pas heureux. Elle en serait navrée…

— Ah ! pourquoi ?

— Parce que… parce que… c’est elle qui m’a dit…

— Qui vous a dit quoi ?

— Que les professeurs sont des semeurs d’idées…