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D’UNE SOLITAIRE

À force d’intelligence et de culture nous ne pouvons qu’essayer de ressaisir les émotions des chantres primitifs. Les premiers hommes ignoraient combien ils étaient poètes : nous seuls le savons, parce que nous ne le sommes plus. Ils ne se distinguaient pas de leurs sensations. Ces vibrations résonnent encore à travers les âges. Comme à la musique, nous leur prêtons tout ce que nos propres sentiments nous suggèrent.

C’est une erreur de croire qu’on attachera par des bienfaits. Si l’on attache quelqu’un, ce n’est presque jamais que soi-même.