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XI
MADAME LOUISE ACKERMANN

Dominicains, dans une situation admirable[1] », — elle se laissa entraîner à « rimer », pour des amis, quelques poèmes orientaux qu’elle venait de lire dans le texte.

Le vieux français de ses travaux avec son mari fut à son tour mis à contribution. En 1863 parurent les Contes. Il eût été difficile, impossible même, d’y voir poindre le grand poète futur. Mme Ackermann ne se faisait aucune illusion sur leur valeur, gardant uniquement une juste reconnaissance à ces contes fort médiocres, mais qui lui avaient été d’excellents exercices de rhythme et de rime.

Ce premier recueil contenait pourtant la pièce des Malheureux, dans laquelle frémissent les désespoirs de l’humanité, et où l’angoisse souvenue des maux subis leur fait vouloir le sommeil éternel :

Laisse-nous oublier que nous avons vécu !

demandent-ils à Dieu. Ils lui crient encore, réclamant sa justice :

Si nous avons failli, nous avons tant souffert !

Ce vers, si chrétiennement magnifique,

  1. Autobiographie.