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VI
MADAME LOUISE ACKERMANN

C’est à Berlin qu’elle rencontra Paul Ackermann. Déjà elle y avait fait un séjour prolongé, ayant obtenu de sa mère de la laisser s’y perfectionner dans l’allemand, — afin, disait-elle plaisamment, de couper court aux leçons trop envahissantes de « l’excellent Stanislas Jullien ».

Car elle avait voulu savoir jusqu’au chinois. Mais le chinois, ajoutait-elle, jamais on n’a fini de le savoir.

« Le Berlin d’alors était bien la ville de mes rêves. À peu d’exceptions près, ses habitants ne vivaient que pour apprendre ou pour enseigner. Les questions philosophiques et littéraires y passionnaient seules les esprits[1]. »

C’était encore l’Allemagne de Mme de Staël.

Aussi, à quelques années de là, ayant perdu sa mère et marié ses sœurs, Louise Ackermann n’hésita-t-elle pas à y aller attendre chez de bons amis que « son âge lui permît de vivre seule[2] ».

Paul Ackermann, fixé à Berlin depuis peu, y collaborait à la publication de la correspon-

  1. Autobiographie.
  2. Ibid.