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livre à sa place et se rassit, tranquille et ironique.

— Je publiai encore cinq ou six romans, continue-t-il. Je devais en donner un à la maison Goupil sur la campagne d’Egypte. Je possédais là-dessus des Mémoires inédits d’un grand-oncle, et je m’entendis avec Frédéric Masson. Le roman ne se fit pas, ou du moins ce fut la campagne d’Italie qui en devint le sujet. J’avais lu, pour l’écrire, d’innombrables ouvrages sur le Directoire, et ces lectures me servirent à composer les Confidences d’une aïeule. Ce fut mon entrée à la Vie Parisienne. Là, je publiai un roman dialogué, la Carrière. Du roman dialogué au théâtre, il n’y a qu’un pas ; je tirai une pièce de la Carrière, mais comme elle ne me satisfaisait pas, je l’enfouis dans un tiroir, et j’en écrivis un autre, la Meute.

De tous les écrivains contemporains, M. Abel Hermant est peut-être celui dont les ouvrages ont suscité le plus de polémiques ou tout au moins celui dans les ouvrages duquel on a cherché le plus de « clefs ». Il aime la vie, il la regarde, et, parce qu’il est avant tout épris de réalité, il ne se détache pas d’elle, quand il écrit. La curée, par une meute de parasites, d’une de ces fortunes à l’origine desquelles il y a toujours des choses à faire frémir, fortune tombée sur les faibles épaules d’un héritier sans défense, né repu et las, en sorte que le fils de l’homme de proie devient proie à son tour : tel est le sujet de la Meute. A la première, les spectateurs préten-