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optimisme, en effet, ne lui apprenait pas que le monde vivant aboutit à la conscience de la vieillesse et de l’anéantissement inévitables, ou du moins, avec plus d’exactitude, il lui donnait la précieuse espérance que la science pourrait un jour — si elle ne le peut déjà — prolonger l’exis tence et combattre la dégénérescence du corps humain.

— C’est un programme que j’expose, expliquait-il, ses yeux étroits aux paupières plissées brillant derrière les lunettes. La vieillesse n’est qu’une lutte entre les éléments nobles et les éléments primitifs de l’organisme, lutte qui se termine à l’avantage des derniers. Il semble qu’un moyen de combattre la vieillesse serait de renforcer les éléments les plus nobles de l’organisme et d’affaiblir la tendance agressive des autres. Certes, le problème n’est pas résolu, il est posé seulement, et il ouvre un champ immense à la science. Les propriétés des éléments cellulaires changent facilement sous des influences diverses : il n’y a donc rien d’irrationnel à chercher les moyens capables de renforcer les globules sanguins, les cellules nerveuses, hépatiques, rénales, les fibres musculaires du cœur. Moi, je suis déjà trop vieux, c’est à mes élèves à poursuivre la tâche que j’ai indiquée et entreprise.

Quelques instants il se tut, et, descendu de son escabeau, fouilla dans la bibliotlièque, mais bientôt il remonta sur son siège préféré.

— Tenez ! fit-il, usant d’une heureuse et fami-