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M. ANDRÉ GIRON. 96

Tout de même, profitant de tant de complaisance, je le revis encore avant de quitter Genève. (( Revenez ce soir, voulez- vous ? » m’avait-il dit. Vous pensez si je fus exact. La nuit était déjà tombée quand je pénétrai de nouveau dans cette chambre du premier étage où j’avais causé avec lui le matin. A peine nous étions-nous serré la main, qu’on Tappela au téléphone.

— Figurez-vous, me dit-il, quand il eut fini, que le correspondant d’un journal américain offre, par téléphone, sur l’ordre de son directeur, quinze cents francs à la princesse, si elle veut envoyer vingt lignes de sa main.

— Et accepte-t-elle ? demandai-je en souriant.

— Ah ! fit-il, sans répondre, j’ai été assailli de journalistes, aujourd’hui. Un rédacteur d’une revue illustrée me prie, par un mot, de remettre ma photographie à l’hôtel où il est descendu. C’est simple, n’est-ce pas ? D’autres, Anglais, me font annoncer qu’ils arrivent à l’instant de par delà la mer, pour me voir. Un autre, un Français, reçu par le patron de l’hôtel, le prend pour l’archiduc et lui sert du monseigneur pendant une heure. Voyons, conseillez-moi, que dois-je faire ? La princesse de Saxe, dans l’après-midi, avait reçu quelques minutes le directeur d’un journal du royaume, administrateur, en même temps, d’une société de bienfaisance dont elle était la présidente. Mais il était débarqué à Genève pour la vérité [fur die Wahrheit), et la princesse le connaissait. Quel autre publiciste réunirait, une autre