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— Oh ! fit-il enfin, comme je lui avais raconté tous les bruits méchants qui couraient sur la princesse et sur lui, qu’est-ce que ça nous fait ? Les journaux, nous ne les lisons pas. Nous en avons lu un, au commencement ; il contenait de telles choses, que nous nous sommes juré de ne plus nous en préoccuper. Tous les rédacteurs suisses ou allemands qui se présentent ici, nous les renvoyons à notre avocat, Me Lachenal : mais vous, c’est autre chose, vous êtes presque un ami, puisque vous êtes l’ami de mon meilleur ami.

— Alors, voulez-vous d’abord me raconter votre vie ?

— Oui, dit-il.

Il disparut quelques instants et revint avec une petite caisse de fer :

— Ce sont mes diplômes, fit-il, et quelques papiers.

À peine lui posais-je parfois une question pour diriger ses réponses ; je le laissais parler.

— Vous savez mon nom, dit-il : André Giron. Je suis né à Gand, en 1879. Mon père et ma mère, que je perdis à l’âge de dix ans, étaient Belges, leurs ancêtres Espagnols. J’ai fait de bonnes études à l’Athénée d’Ixelles et, mes humanités terminées, j’ai songé à entrer à l’École militaire. Mais j’avais une santé trop faible ; j’allai à Liège, à l’École des mines, et je passai brillamment mon examen de première année. La seconde année, malheureusement, je tombai malade ; l’année suivante, cependant, je m’inscrivis encore à l’École. Mais je ne