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LES EXILÉS



I


Ils achevaient de dîner au pavillon d’Armenonville, à une petite table, près de la véranda ; c’était le dernier soir de juin, un soir chargé d’orage. Tandis que les deux hommes tiraient les premières bouffées de leurs cigares, les deux femmes, rejetant leurs écharpes et s’éventant, découvraient leurs épaules sous la dure lumière des lustres électriques. La plus jeune, blonde, frêle, qui portait une robe en linon blanc très décolletée et toute garnie de valenciennes, alluma une cigarette d’Orient ; des plumes roses retombaient de son immense chapeau en paille d’Italie sur sa nuque.

— Encore deux ou trois semaines, dit-elle, et il n’y aura plus personne à Paris… Aujourd’hui, il y a déjà peu de monde ici… Ceux-