Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
LE BEAU JARDIN

s’éveillera dans le cœur de l’Alsacien, ainsi que s’éveilla en lui le patriotisme français dans le tonnerre de la bataille il y a cent vingt ans, — mais encore faudra-t-il qu’il ne soit pas obligé de marcher contre son ancienne patrie, et il est difficile d’imaginer une grande guerre où la France ne serait pas du côté des adversaires de l’Allemagne… Alors, il faut attendre la germanisation d’une longue paix, des intérêts communs, de l’existence commune… Si elle ne pouvait naître que de l’unité de culture, le siècle s’écoulerait avant que l’Alsacien ait appris à voir dans l’Allemagne une patrie. »

Il faut retenir, il faut méditer, il faut répandre ces généreux aveux. Ils démentent avec une valeur singulière les affirmations des Allemands qui prétendent que seule l’adhésion à la culture allemande déterminera le patriotisme allemand. C’est vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, car cette adhésion, il faudrait que l’Alsace la donnât,