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LA QUESTION D’ALSACE

De là cette lutte pour la culture et la langue françaises où s’unissent bourgeois, commerçants, industriels, maires des villages, députés, et dont le moindre ouvrier reconnaît la nécessité.

L’Allemagne voudrait persuader à l’étranger que la germanisation de l’Alsace est accomplie grâce à la victoire de la culture allemande. Et c’est justement parmi les Allemands qu’elle trouve les démentis les plus catégoriques.

En 1909, M. Werner Wittich, professeur à l’Université de Strasbourg et Allemand, publiait un article (ensuite réuni en brochure) qui, sous le titre : Civilisation et patriotisme en Alsace, faisait sensation. M. Wittich avoue d’abord que les efforts tentés par l’administration allemande pour germaniser l’Alsace ont été bien peu efficaces, car le penchant des Alsaciens pour la France demeure une piété filiale analogue à l’amour de l’enfant pour ses parents. Après trente-huit ans de domination allemande, le sentiment patriotique