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LA QUESTION D’ALSACE

employés, qui envahissaient l’Alsace et s’y installaient, ils les considérèrent à la fois comme des barbares et des grotesques. Un Allemand, M. Otto Flake, l’avoue lui-même : « L’Alsacien, écrit-il, éprouva ce que nous-mêmes avons depuis lors éprouvé, quand parurent les charges du Simplicissimus. Il a fallu que les caricaturistes nous ouvrissent les yeux pour nous montrer les angles, les exagérations, les prétentions de l’homme allemand dans ses différents rôles de fonctionnaire, de citoyen, de soldat, de professeur et de prédicant. Or, du premier coup l’Alsacien avait perçu tout cela, lui qui avait le sens critique, parce qu’il connaissait l’autre manière et que, sans effort, il saisissait le caractère caricatural de notre extérieur. » Une continuelle comparaison entre la civilisation française et la civilisation allemande s’imposait à l’Alsacien et tournait le plus souvent au désavantage de l’Allemand. Faut-il, par exemple, comme trait de grossièreté toute naturelle, citer l’incident que voici. C’était au