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II

LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS

De 1871 à 1887, l’Alsace, persuadée que la France la reprendrait par force au conquérant, ne cessa de protester hautement, au prix de mille souffrances, contre une annexion qu’elle ne reconnaissait pas. La fièvre boulangiste lui donna le plus prochain espoir de la délivrance ; mais Boulanger disparut de la scène, et avec lui s’en alla le rêve de la Revanche. De l’exaltation la plus ardente, les Alsaciens-Lorrains tombèrent dans le découragement le plus affreux : ils sentirent la France impuissante, ou lassée, ou indifférente ; ils se sentirent enfin abandonnés. Il y eut alors, sous l’oppression allemande devenue encore plus féroce, une période de désarroi, de chaos, de tristesse, qui va de 1888 à