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LA QUESTION D’ALSACE

sévit de nouveau, si enfin toute l’Alsace est dressée dans une continuelle révolte.

J’admets un moment que l’Alsace se détache de la France et oublie son ancienne patrie. Sur qui en pèserait la faute, sinon sur la France elle-même ? Après avoir préparé la revanche, et en avoir assuré l’espérance aux annexés, la France, vers 1898, commença à s’affirmer résolument pacifique. Elle le fut même avec une si grande ingénuité, qu’elle confia à M. André et à M. Pelletan le soin de lui désorganiser son armée et sa marine. Il fallut Tanger, Casablanca, Agadir, pour que la France se ressaisît complètement. Mme Juliette Adam a pu intituler un volume de ses mémoires : « Après l’abandon de la revanche. » Qui n’a constaté enfin la lassitude qui durant ces néfastes années se révélait chez beaucoup de Français, quand on abordait devant eux la question alsacienne ? Ils éprouvaient de l’ennui, et aussi une honte secrète qu’ils essayaient de cacher, en invoquant la gravité des questions sociales, plus