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LA TERRE D’ALSACE

lieu ses sentiments impérialistes. On l’envoie en Afrique : le climat lui était mauvais, il y subit deux transports au cerveau ; il prend sa retraite en 1839 et revient à Strasbourg comme rapporteur au conseil de guerre.

D’après les notes de mon père, je ne puis mieux le comparer qu’à l’un de ces héroïques et modestes officiers dont Vigny a si magnifiquement exprimé l’humble grandeur, et dont, en un langage plus familier, Erckmann-Chatrian a peint, dans ses contes, de si touchants portraits. D’un caractère très droit, très juste, ne concevant que le devoir pour lui-même, indulgent pour les jeunes fautes des autres, mais sévère pour tout ce qui concernait le service et l’honorabilité, il restait très simple dans ses rapports avec ses inférieurs et très digne avec ses supérieurs — vertu bien alsacienne. Il aimait l’ordre et détestait le bruit et la dissipation — ce qui est encore bien alsacien. Il avait la vieille galanterie française de ne parler mal ni des femmes ni des prêtres. Si l’Empire ne s’était