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LA TERRE D’ALSACE

dans la grosse cavalerie et dans l’artillerie. Partout où il fallait mourir, ils étaient là. Et quand la France ne fut plus leur patrie, ils continuèrent, obscurs soldats de la Légion étrangère, à charger en Tunisie, au Tonkin, en Chine, au Tchad, au Maroc… Aujourd’hui, l’armée française compte encore des centaines d’officiers alsaciens, et j’en connais, parmi leurs compatriotes annexés, qui, pour être officiers comme leurs grands-pères, émigrent à l’âge de quinze ans, réclament la nationalité française, s’engagent dans un régiment de France ou préparent l’École de Saint-Cyr. Ainsi l’Alsace perdue est toujours au milieu de la France : elle y dure par ses soldats.

En dépouillant les papiers que m’a laissés mon père, j’ai relu les états de service de mon grand-père. Qu’il me soit permis de les retracer ici : si fier que j’en sois, je n’y découvre qu’un exemple alsacien, entre dix mille.

Né à Strasbourg en 1792, il s’engage, en