de toutes les fêtes du canon et toujours au premier rang. Maréchaux, capitaines ou troupiers, ils moissonnent la gloire par brassées. Chaque maison compte à l’armée un cavalier ou un fantassin ; et chaque village un général ou un colonel. Soixante-deux généraux alsaciens s’illustrent dans les campagnes de la République et du premier Empire. Rapp est le fils d’un concierge ; Kléber est le fils d’un gardien de ville ; Lefèvre est un paysan ; Schramm, enfant, a gardé les oies ; Eberlé est le fils d’une laveuse de Haguenau, mais Sigismond de Berckheim, soldat à quatorze ans, général à trente-quatre, et Cöhorn, tué à Leipzig et dont la carrière est une véritable épopée, appartiennent à la noblesse. Derrière eux, c’est la foule immense des simples soldats, des officiers obscurs, des sous-officiers chevronnés. Sur les rives du Rhin comme dans les plaines des Pays-Bas, aux champs de la Lombardie comme dans les sables de l’Égypte, ils chantent, devant les canons, sous les balles, dans la furie de l’assaut, cette
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LE BEAU JARDIN