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LA TERRE D’ALSACE

la fanfare joyeuse de la victoire. Leur bon sens a éprouvé les folies de la Terreur, ils n’oublieront jamais le soleil de 1789. Ils ont la foi dans l’égalité, la haine de l’arbitraire, ils acclament la nation qui proclame ces droits et dès lors l’union avec la France est indestructible.

Mais ces républicains sont encore des soldats. L’Alsace, pépinière de soldats, a-t-on dit. À peine réunie à la France, elle a choisi en effet, spontanément, le rôle militaire, et, à chaque lustre, elle s’y est donnée avec plus de passion. Quand se lève la première République, il semble qu’il n’y a pas au monde, pour les Alsaciens, un autre métier que celui des armes. Tout leur plaît dans cette nouvelle armée : la facilité, pour le plus humble, d’atteindre aux plus hauts grades, l’ivresse de la bataille et de la victoire, la camaraderie du chef et des hommes. Démocrates, amis du panache, amoureux de la gloire, ils y trouvent tout ce qui peut les séduire. Dès lors, accourus de toutes les classes, ils sont