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LE BEAU JARDIN

L’appétit des Normands est célèbre : les Alsaciens n’ont, sous ce rapport, rien à leur envier. Ils aiment à bien manger, et, très hospitaliers, ils aiment à bien recevoir : une cuisine abondante et raffinée a toujours été chez eux en grand honneur, d’autant que leur terre généreuse leur fournit tout ce qui peut satisfaire la gourmandise. Il faudrait bien des pages pour dénombrer tous les plats de boucherie, de légumes, de gibier, et toutes les pâtisseries que l’imagination alsacienne a combinés, mais deux surtout ont une célébrité universelle, la choucroute et le foie gras. Brillat-Savarin les plaçait dans la liste privilégiée des dix-neuf mets auxquels il reconnaissait une saveur indiscutable. La choucroute — chou pommé à tête ronde, confit au sel, découpé en filaments, comprimé et fermenté — constitue dans l’Alsace entière le plat du dimanche, servi avec des pommes de terre, des saucisses, du lard, des côtelettes de porc, ou du jambon. Le peuple la cuit à l’eau, la bourgeoisie au vin, les délicats