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LE BEAU JARDIN

Quelques jours avant la célébration des noces, le fiancé, revêtu de ses plus beaux habits, un flot de rubans à la boutonnière de sa veste noire, s’en va à cheval dans les villages, accompagné de trois amis, enrubannés et à cheval comme lui, faire ses invitations. Il arrive au grand trot, s’arrête net, saute à terre, tandis que ses amis demeurent en selle, et, enlevant son feutre ou son bonnet de fourrure, annonce à ses connaissances son mariage prochain et les prie d’y assister. La veille de la cérémonie, toujours escorté de ses cavaliers, il cherche sa fiancée. Elle monte avec sa mère dans un grand char orné de branches de sapin et que traînent au pas deux fortes juments fleuries conduites par un paysan. La fiancée, toute rougissante, emporte avec elle son rouet, son lit et le coffre où s’entassent les trente-cinq jupes que ses parents, fidèles aux vieilles mœurs, doivent lui donner. Le fiancé se tient à cheval à sa droite, et la voiture traverse ainsi le village pour mener la jeune fille à sa nouvelle demeure.