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LA TERRE D’ALSACE

premier couple reçoit un bouquet de fleurs qu’il conserve tant qu’il peut danser : dès qu’il s’arrête, il passe le bouquet au second couple. Ainsi l’un après l’autre les couples dansent en élevant le bouquet. Mais la flamme de la chandelle atteint le fil, qui prend feu et laisse tomber la boule de plomb. Le danseur, qui tient le bouquet à ce moment, gagne le coq, qu’il fait servir, s’il est galant, le soir, à la société, rôti et arrosé de force rasades. Parfois le coq est remplacé par un mouton. Dans le vignoble, le dernier jour des vendanges, les chariots, que traînent les bœufs, ramènent à la maison les cuveaux de raisins foulés ornés de branches, de fleurs, de rubans, de saucisses ; le propriétaire, sa famille et ses ouvriers les escortent, chacun portant un ustensile ou un outil, tous riant, chantant, heureux[1].

Le mariage revêt encore dans beaucoup de villages des rites compliqués et pittoresques.

  1. L’Alsace, par Charles Grad. Édit. Hachette, 1909, p. 546.