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sait aussi un peuple de soldats, qu’enchantaient la gloire des armes et le danger de la mort. Metz, Bitche, Phalsbourg, Strasbourg, Colmar, Thionville, combien d’officiers, combien de troupiers avez-vous prodigués à notre patrie, toujours avides de mourir pour la défendre ou pour la grandir ? Cette vieille Lorraine, son père était soldat, ses deux frères étaient soldats, son fils était soldat. Et elle attend que les Français reviennent. Hélas ! j’ai trop peur que ses yeux ne se ferment avant que nos clairons ne sonnent dans la rue qu’elle habite. Nous sommes en république…

Cette terre d’Alsace et de Lorraine, quel enseignement elle offrirait aux jeunes Français de toutes classes si, au lieu de les illusionner de pacifisme et d’humanitarisme, les instituteurs en conduisaient chaque année ici des délégations ! Il ne faut pas qu’une blessure aussi profonde que la nôtre puisse jamais se cicatriser, et, quand il semble qu’on