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tin, les Bavarois, après avoir installé leurs batteries, au prix des plus grandes difficultés, ouvraient le feu. À sept heures, le colonel bavarois, s’imaginant sans doute que Bitche capitulerait aussi facilement que les places fortes prussiennes après Iéna, envoyait un parlementaire sommer la garnison de poser les armes. Le 21 mai 1871, sept mois après, le drapeau français flottait encore sur les remparts, et ce ne fut que le 25, par une convention signée du commandant Teyssier et du colonel Kohlermann, que la garnison quitta la ville, musique en tête, ses étendards claquant au vent, conservant ses armes, ses chevaux et ses bagages. Sept cent cinquante fantassins du 81e régiment, deux cent cinquante artilleurs, deux cents douaniers, seize à dix-huit cents hommes échappés de Frœschwiller et de Forbach avaient résisté victorieusement à toutes les horreurs du bombardement, de la faim et de la fièvre obsidionale. Le commandant Teyssier pouvait justement dire à tous ceux qui l’avaient si noblement