expliqué… comme vous habitez l’Allemagne… »
Elle répétait, avec un sourire plus triste :
— Les Français, monsieur, sont tout de même bien drôles.
Une autre, que son mari accompagnait, me disait :
— Ah ! monsieur, si vous les connaissiez, les Allemands, comme nous les connaissons ! Tenez, voilà mon mari, qui est estropié : eh bien ! les Allemands, sans cesse, se moquent de lui. L’autre jour, en pleine rue, le président du tribunal, oui, monsieur, le président du tribunal lui-même a singé sa démarche. Concevez-vous cela ? L’autre semaine, nous avons passé toute une journée à Nancy : personne n’a remarqué que mon mari était estropié, ou, si quelqu’un l’a remarqué, il n’en a rien montré. Et je lui ai dit, quand nous sommes rentrés à Metz : « Tu vois, les Français, comme ils sont différents : tu vivais à Nancy, que tu oublierais que tu es estroprié.