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METZ LA CAPTIVE


Septembre 1910.

Voilà quarante ans que Metz, jusqu’alors inviolée, vit entrer dans ses murs, au son des fanfares, les Allemands victorieux ; quarante ans qu’elle espère, malgré tout, la délivrance : quarante ans, presque un demi-siècle ! Combien d’yeux se sont fermés, que la honte de l’occupation avait trempés de larmes ! Combien se sont ouverts à la lumière du jour, qui n’aperçoivent sur les forts que le drapeau de l’Empire ! La mort accomplit si vite son œuvre que, pour fêter leur prodigieux triomphe, les conquérants n’ont pas osé attendre le cinquantenaire : dix ans plus tard, les vieux soldats de Guillaume Ier eussent dormi