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réalisé brusquement la patiente pensée de la monarchie. Mais la calomnie ne voulait rien entendre. Elle reprochait jusqu’aux solides festins où se plaisent souvent les personnages de ces romans, comme s’il n’y avait pas de solides festins en Normandie, en Flandre, en Bourgogne, dans chaque province française. Elle dénonçait là l’empreinte du germanisme : Erckmann et Chatrian ne s’étaient plu à peindre dans l’Alsace que ce qui appartenait à l’influence allemande ; d’ailleurs, ils étaient Allemands de sentiments, Erckmann surtout, cet Erckmann qui avait osé, quelques années après la guerre, retourner à Phalsbourg et qui ensuite n’avait jamais pu s’éloigner de la frontière. — Lamentable et volontaire inintelligence ! Le patriotisme d’Erckmann était si estimé en Alsace qu’en 1871 il avait obtenu à Strasbourg, pour la députation, quarante-deux mille voix, — deux mille de moins seulement que le préfet Valentin. Les Allemands, dès avant la guerre, s’inquiétaient de ce réveil de l’âme alsacienne, provoqué par