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n’eût pas de même tenté, en occupant des défilés si propices, de barrer la route aux Allemands victorieux… Il y a une guerre sainte, celle qui défend la patrie, et ne permet pas qu’on l’amoindrisse. Les guerres de conquête, menées par l’Empire français, n’ont eu pour résultat d’abord que de si bien épuiser la France qu’elle n’eut plus assez de forces pour résister au conquis devenu conquérant, et ensuite de la diminuer. Quoi qu’on dise, l’Empire, en France, c’est trois invasions, et l’Alsace-Lorraine allemande. Comment Erckmann-Chatrian n’auraient-ils pas détesté la guerre de conquête et l’Empire ! Parce qu’il y avait eu un second Empereur et que ce second Empereur avait fait la guerre, lui aussi, la terre natale des deux écrivains, après avoir de nouveau éprouvé les horreurs de l’invasion, cessait d’être française !

Voilà comment il faut comprendre le Conscrit de 1813 : la gloire napoléonienne, si retentissante qu’elle soit, se résume par l’inutilité des victoires républicaines qui avaient