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LE BEAU JARDIN

cependant une existence à peu près autonome. Chacune constituait en quelque sorte une République. Elles veillaient donc elles-mêmes sur elles-mêmes, s’agrandissant, se fortifiant, s’embellissant elles-mêmes. Elles se construisaient des remparts et des tours pour se défendre, des fontaines, des hôtels municipaux et des églises pour les besoins de la communauté, et les bourgeois bâtissaient pour leur agrément des logis à tourelles, à grands toits inclinés, à pignons, à galeries, ornés d’inscriptions et de sculptures. Les siècles s’écoulant diminuaient ou ruinaient leur importance ; ils laissaient toujours debout des morceaux de remparts, des tours, des maisons, des fontaines, des églises, et ainsi partout le passé se mêle au présent. Le tramway siffle devant une mairie de la Renaissance et le chauffeur arrête sa 40 HP au bord d’un puits qui date du quinzième siècle.