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bert ne se doutait pas. S’ils n’avaient pas eu l’âme plébéienne, ils n’auraient pas écrit les Romans nationaux.

C’est pourquoi ils furent populaires : l’histoire qu’ils racontaient, c’était l’histoire des paysans, des ouvriers, des forestiers, des honnêtes boutiquiers, qui avaient lutté et souffert, obscurs, sans autres honneurs que la satisfaction de leur honneur. Ils eurent aussitôt pour lecteurs la masse profonde du pays. Leurs sentiments d’ailleurs étaient les mêmes que les sentiments de cette masse, et, si l’on ajoute que leurs romans parurent dans les dernières années du second Empire, alors que l’opposition au régime était la plus violente, on comprend pourquoi leur succès fut si étendu. La commision de colportage proscrivait les Romans nationaux et refusait l’estampille à l’Homme du peuple « parce qu’il n’est question dans ce livre que de liberté ». Anticléricaux, ils croyaient que les Jésuites tentaient de réaliser un rêve de domination : de là le Grand-père Lebigre, l’Histoire d’un