Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ture, agissant sur tous les personnages dans le sens de leur caractère, leur donne le calme du cœur, la joie de vivre, une énergie grave ou une gaieté qui ne veut pas être égoïste. Elle est, comme dans Dickens encore, à côté des personnages, un autre personnage innombrable, et, si Erckmann-Chatrian l’ont décrite avec une vérité si attachante, c’est qu’ils l’aimaient.

L’amour de ce qu’ils font, voilà le secret de leur art. Écoutons Erckmann[1] :

D’abord, n’écrire que pour soi. On ne fait rien de bon, quand on écrit, en se demandant : « Est-ce que ceci plaira à l’un, déplaira à l’autre ? » L’unique affaire, c’est de se plaire à soi-même. Pas même : c’est de dire ce qu’on a dans le cœur, pour le contentement naturel de son cœur.

Et encore, en parlant de l’illustre docteur Mathéus, que Sainte-Beuve relisait souvent :

J’ai eu tant de plaisir à écrire l’illustre docteur Mathéus et à le récrire, que j’ai compris que c’était

  1. Cf. Images d’Alsace-Lorraine, par Émile Hinzelin.