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forêt, bruit des scieries, bruit de la forge, — avec ses couleurs, ses odeurs, sa magnificence et sa douceur, telle qu’elle est enfin dans toute sa variété.

Le vocabulaire, certes, n’est pas riche, mais il suffit à tout ; il exprime toujours des sensations personnelles, et il peint toujours une terre et des mœurs purement alsaciennes.

Cette nature ne remplit pas seulement de son parfum ou de son activité chaque conte. Jean-Claude Hullin, allant chercher auprès du contrebandier Marc des secours et des renforts pour arrêter les alliés envahisseurs dans les défilés vosgiens, ne peut s’empêcher de contempler, du haut de la montagne, les vallées, les bois et les plaines étendues à ses pieds, jusqu’à l’extrême horizon où se devine le Rhin, et une noble sérénité monte en lui. Le printemps naissant tire à Fritz, qui s’éveille, des larmes attendries. L’aurore épanouit l’âme de Mathéus et l’exalte jusqu’à la plus fantaisiste grandiloquence. Ainsi, la na-