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LA TERRE D’ALSACE

lemagne aimait à résider, dépouillée de ses remparts, délaissée, désertée, s’endort, autour de ses vieilles églises, d’un sommeil résigné. Autrefois foyer de lettrés et d’artistes, elle n’est plus que silence. Colmar, calme cité de judicature et d’art, fière de son noble passé, garde fidèlement son visage du temps jadis. La grâce charmante de Wissembourg évoque le dix-huitième siècle, le bon roi Stanislas, la douce Marie Leczinska et Louis XV, le Bien-Aimé. Mulhouse, uniquement industrielle depuis le dix-septième siècle, après avoir été uniquement agricole, étend sous la fumée de ses usines, et résistant aux changements de régime, aux révolutions et aux guerres, l’admirable témoignage de ce qu’a pu réaliser l’initiative, l’intelligence et le labeur alsacien. Les petites villes, beaucoup de villages même ont ce bonheur d’avoir une physionomie particulière. Cela vient en effet de ce qu’ils avaient leur existence propre. Si par exemple les dix villes de la Décapole étaient rattachées à l’Empire comme libres et impériales, elles menaient