Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion des deux écrivains, de reproduire les considérants :

Attendu que la correspondance versée aux débats fait voir d’une part Erckmann resté en Alsace, décrivant le pays qu’il habite, vivant la vie des personnages de son œuvre, écrivant sans relâche, sans autre occupation que le travail de son esprit, donnant des détails sur l’œuvre commencée, esquissant les caractères, résumant les situations, enfin expédiant à Chatrian les manuscrits des différents contes ou romans ; et, d’autre part, Chatrian venu à Paris pour y tenir un emploi au chemin de fer de l’Est, recevant les manuscrits envoyés par Erckmann, les lisant, puis, en conseiller avisé, au goût sûr, lui donnant ses impressions, lui indiquant les retouches à faire sans y mettre la main, pressant Erckmann quand un manuscrit se fait trop attendre, gourmandant même son ami sur sa lenteur à produire, usant de ses relations parisiennes avec les directeurs de revues ou de journaux, pour obtenir la publication de l’œuvre nouvelle, après quoi adressant à Erckmann les critiques des éditeurs, lui réexpédiant même les manuscrits si l’éditeur demande le développement d’un caractère, le changement d’une situation dramatique, gardant seulement pour lui les coupures à faire, sans qu’il soit jamais question dans toute cette correspondance d’un manuscrit, œuvre personnelle de Chatrian,