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Chatrian à lui restituer, pour redressement de comptes, vingt mille francs.

Tout semblait apaisé quand, en août 1889, un grand journal du matin publia, sous la signature d’un employé à la Compagnie de l’Est, un article extrêmement violent contre Erckmann. Erckmann voulait poursuivre le seul signataire de l’article, mais Chatrian contraignit Erckmann à le comprendre lui-même dans le procès. Chatrian, qui devait mourir en proie au délire de la persécution, et qui était déjà atteint de ce mal, se croyait victime de son collaborateur. Il rassembla contre Erckmann toutes les basses accusations que les haines politiques avaient prodiguées. Il l’accusa d’abord d’être complètement Allemand de cœur et de manières, affirmant que, pendant le siège de Phalsbourg, Erckmann, installé au milieu des batteries ennemies, à Méting, assistait impassible à l’incendie de la ville. Sa nièce, d’ailleurs, n’avait-elle pas après la guerre épousé un officier allemand ? Il l’accusa ensuite de tou-