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tière d’Erckmann-Chatrian ne célébra que l’Allemagne, la franc-maçonnerie, le judaïsme, l’huguenotisme. Erckmann-Chatrian durent être bien étonnés.

Le soir de la première, d’ailleurs, la cabale ne réussit pas à couvrir de ses sifflets les applaudissements. Erckmann n’était pas là ; le théâtre ne l’intéressait pas, et ses tristes pensées ne l’inclinaient pas vers l’agitation de la scène. Il vint à la troisième ou quatrième représentation et partit avant la fin.

Il laissait Chatrian arranger en pièces ses romans et ses nouvelles : Madame Thérèse, jouée au Châtelet, les Rantzau, à la Comédie-Française — ou en opéras-comiques : les Amoureux de Catherine, la Taverne de Trabans. Lui, incapable de vivre loin de Phalsbourg, y retournait. Aussitôt, les attaques reprenaient de plus belle. Qu’est-ce que c’était que cet écrivain, qui se prétendait Français et qui demeurait parmi les Prussiens ? Or, les Prussiens, en l’occurrence, c’étaient les Phalsbourgeois, Français la veille, qui avaient tou-