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que dans ses grandes lignes, par le nom des victoires, des défaites, le texte des traités, telle qu’on l’enseignait officiellement, quel intérêt et quelle nouveauté acquerrait-elle, racontée par ceux qui l’avaient faite de leur enthousiasme, de leur misère, de leur courage, de leur sang ? Qu’aurait-on accompli, sans ces humbles et innombrables acteurs, dont on ne parlait jamais, médecins de campagne, cantinières, apprentis horlogers, sabotiers, bûcherons, charbonniers, vieux sergents ?

Madame Thérèse parut d’abord en 1864 ; puis vinrent l’Histoire d’un conscrit de 1813, Waterloo, l’Invasion, — série des « romans nationaux » que continuèrent : l’Histoire d’un homme du peuple, la Guerre, le Blocus, l’Histoire d’un paysan.

Un succès immense accueillit ces nouvelles œuvres. Publiées dans les dernières années de l’Empire, elles étaient dévorées par les jeunes générations, brûlantes d’espérance républicaine, et qui retrouvaient dans ces pages tout ce qui les poussait à aimer la première