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ment mêlés que rien ne semblait plus vraisemblable. Cependant, ce recueil contenait une nouvelle qui n’était ni légendaire, ni fantastique, mais simplement l’histoire d’un bon garçon, trop assujetti aux plaisirs de la table et de la vie facile, célibataire endurci, et que l’amour trouble, change, marie, l’Ami Fritz.

Les auteurs ne se doutaient pas du chemin que ferait dans le monde ce simple récit, ni du charme qu’il exercerait, ni des larmes qu’il tirerait. Qui dit Ami Fritz, aujourd’hui, dit Erckmann-Chatrian ; les deux noms se confondent. Ce roman, bien qu’il se passât dans le Palatinat, fut aussitôt, pour tous, et il reste, non pas seulement un roman alsacien, mais le roman alsacien par excellence, — le roman de l’Alsace heureuse, peignant les mœurs alsaciennes dans ce qu’elles ont de plus singulier et de plus aimable, plein du parfum qu’y répand à chaque page la beauté si diverse de la nature alsacienne.

L’opinion ne s’y était pas trompée. Cet Hunebourg, qu’habite Fritz et qui touche la