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LA TERRE D’ALSACE

l’Alsace. Il y a du foin, — et il pensait aux prairies que parsèment les boutons d’or et les pavots. Il y a du tabac, il y a du houblon, — et il pensait au houblon qui, autour de Haguenau, enroule ses tiges à des perches gigantesques. Il y a du vin, — et il pensait aux vignes de Ribeauvillé, de Riquewhir, de Turckeim, de Volxheim et de Guebviller, au Kitterlé, qu’on appelle brise-mollets ; au Rangen si capiteux que nul ne peut en supporter un pot ; au Finkenwein, le vin des pinsons. Il y a du poisson, — et il pensait aux truites des ruisseaux, aux carpes, aux brochets du Rhin. Il y a du gibier, — et il pensait aux brocarts des bois, aux perdrix, aux faisans, aux lièvres de la plaine, aux canards, aux macreuses, aux sarcelles, aux bécassines, aux râles, à tous les oiseaux migrateurs qui peuplent les îles du Rhin. »

Il se tut un instant et cherchant une dernière phrase qui exprimât toute son admiration, il ajouta : « Il y a même de la moutarde ! »