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LE BEAU JARDIN

le ciel les vœux des Alsaciens. Soudain, alors qu’elle paraît la plus mystérieuse, elle s’ouvre et montre, commandés par un château écroulé, d’autres bois et d’autres montagnes plus sauvages ou plus riants, puis elle se referme, jalouse d’avoir révélé d’autres beautés que la sienne, et ne montre plus que ses arbres, quelques-uns le tronc meurtri, plusieurs fois séculaires, les rameaux desséchés, les branches tordues ; les autres, chargés d’années, mais chargés de jeunesse ; d’autres, les derniers venus, plus sveltes, l’écorce fraîche, et s’élançant d’une vigueur plus pressée. Enfin comme toujours elle la suit en la dominant, elle montre la plaine, la plaine immense, et dont la prospérité est fameuse.

« Ah ! monsieur, me disait un vieux gardien du Musée de l’Armée, quel pays ! il y a tout ! Il y a du blé, de l’orge, du froment, du colza, du lin, — et il pensait aux champs ondulants du Kochersberg entre Saverne et Strasbourg, le plus riche pays de cultures de