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née de travail durait treize ou quatorze heures, et les enfants, dont beaucoup ne comptaient pas sept ans, étaient astreints au même régime que les hommes faits. La vie moyenne pour les fileurs ne dépassait pas dix-sept ou dix-huit ans, alors qu’elle était plus du double pour les autres habitants. La main-d’œuvre, vers 1830, était de huit millions cinq cent mille francs partagés entre dix-huit mille ouvriers des deux sexes, ce qui fait, en moyenne, pour trois cents journées de travail dans l’année, un franc soixante-quinze par journée. On devine ce que pouvait être la situation morale.

Les Mulhousiens s’étaient appliqués très tôt à lutter contre la misère ouvrière, mais toutes les tentatives de la charité privée avaient été inutiles ; bien plus, elles alimentaient une misère volontaire. Il fallait découvrir le moyen efficace de combattre cette misère. Réduire les heures de travail, élever le taux des salaires n’était possible que par l’accord de tous les fabricants du monde ;